Législatives 2022, 5 ans après.
Il y a 5 ans.
Il y a 5 ans je me présentais aux législatives pour la France Insoumise dans la 4ème circonscription de l’Hérault. C’était un pari, croire en la France Insoumise, en Mélenchon. Croire dans ce mouvement naissant et choisir de m’investir pour un programme, l’avenir en commun qui me parlait.
Depuis Pégairolles de Buèges (110 habitants) au fin fond d’une vallée, au RSA, j’avais décidé de m’impliquer pour soutenir le programme, tisser le maillage du réseau des différents groupes d’action : Ganges, Gignac, Aniane, Mèze, Lodève, Saint-Mathieu de Tréviers/Prades/St Clément de Rivière et faire vivre une double campagne : présidentielle & législatives avec très peu de moyens.
C’était une phase d’émergence, des gens, pour la plupart nouveaux en politique s’étaient inscrits sur une carte pour créer des groupes d’actions qui rassemblaient communistes, syndicalistes, des nouveaux et des nouvelles, quelques socialistes, quelques écolos et proposaient spontanément leurs actions, tractage, événements musicaux et culturels.
J’y ai rencontré plein de belles personnes et j’ai découvert cette circonscription que je ne connaissais pas.
Jusqu’à la présidentielle, on ne savait pas si on ferait 5% et si on serait remboursés. La France Insoumise était en train de naître sous nos yeux. On avait le score de Mélenchon de 2012 comme boussole 11% au national, 18% dans la 4ème circo.
Une fois la présidentielle passée, je sus que j’avais pris la bonne vague et que le ticket LFI était celui qui allait le plus loin. Il se passait quelque chose. Avec 24% dans la 4ème circo de l’Hérault, juste derrière Marine Le Pen à 25%, cela donnait une bonne chance à ma candidature d’aboutir au Palais Bourbon.
C’était sans compter sur l’effet législative et ras-le-bol général. Il y a 5 ans, une fois le 2ème tour passé, plus personne n’avait envie d’aller voter. Les résignés voulaient donner une majorité à ce pauvre Macron, parce que quand même, il fallait lui donner sa chance. Le soufflet était retombé. La pression continue et croissante des 2 années de campagne présidentielle avait abouti sur ce duel mortel et les gens ne voulaient plus en entendre parler. Je me souviens le ras-le-bol sur le marché. Tout le monde était gavé.
Le résultat : 50% d’abstention. Alors que les législatives présentent cette particularité de pouvoir avoir des triangulaires ou quadrangulaires dès lors qu’on a 12,5% des inscrits (inscrits pas exprimés!), s’il y a 50% d’abstention, cela veut dire 25% des suffrages exprimés, ce qui est très difficile à atteindre. (Si Mélenchon faisait 25% à la présidentielle, il était peu probable que moi, un inconnu sur l’étiquette LFI, j’atteigne le même score sur la 4ème).
Les macronistes ont donc été élus sur un ras le bol avec 50% d’abstention.
Une fois la présidentielle passée, je me disais « mais attendez, ce n’est pas fini, on peut encore avoir l’assemblée, la majorité, élire un gouvernement de gauche »… je parlais de cohabitation, de 6ème république, de Mélenchon premier ministre… dans le vide.
C’était inaudible, personne n’y croyait plus, les plus jeunes ne comprenaient pas la cohabitation, comme si on avait oublié que président et parlement pouvaient avoir deux couleurs différentes et que c’était le parlement donc le gouvernement qui menait la politique de la nation. Il y avait vraiment cette politesse stupide de « attends on a élu un président, faut lui filer les p’tits chevaux qui vont avec », comme si on achetait une cafetière et qu’on devait obligatoirement prendre les dosettes qui correspondaient.
En voyant la NUPES et l’intervention de Mélenchon avant même le 2ème tour pour faire des élections législatives un troisième tour, je respire. Je respire parce que je vois que 5 ans après, tout a changé. Les gens ont encore envie, la gauche est unie, vraiment unie, en 2017 il y avait en face de moi un EELV, un PCF, un socialiste, un Nouvel Donne et un autre écolo. Autant de voix qui ont manqué pour arriver au 2ème tour.
Donc je vous le dis bien haut et bien fort, je soutiens Sebastien Rome, candidat sur la 4ème dont j’ai été suppléant pour les départementales. Sébastien n’avait pas attendu la NUPES pour faire un binôme avec Julia Mignacca d’EELV pour les départementales. C’est quelqu’un d’intelligent, de responsable et sincère. Je crois en lui et en sa candidature !
J’y crois, c’est carrément possible d’avoir un député NUPES sur la 4ème et cela ne tient qu’à nous : voter, expliquer, faire voter et mobiliser tout le monde pour avoir un député qui permette vraiment la bifurcation écologique. Si nous en avons une majorité, nous aurons un gouvernement NUPES et Jean-Luc Mélenchon premier ministre et de quoi sortir avec le sourire de cette présidentielle déprimante.
Il est temps.
Avec toi Sébastien, avec la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et Sociale !