Un monde parfait

En dehors et loin de la référence au film dont j’ai déjà parlé, j’aimerai parler d’un monde parfait, ce que, visiblement, on ne nous a pas offert à la naissance.

Et même si l’erreur est le propre de l’homme, je crois que l’ignorance est ce qui maintient notre beau système en un seul bloc. Comment ferait le che aujourd’hui pour lancer la révolution, la théorie des focos ne s’appliquant plus. Faut-il attendre 20 ans que la conscience générale se réveille pour pouvoir enfin faire quelque chose.

Quelques citations pour vous mettre la puce à l’oreille :
Thomas Jefferson, troisième Président des Etats-Unis : «Je crois que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés qu’une armée debout. Celui qui contrôle l’argent de la nation contrôle la nation
Ensuite cette réflexion du célèbre industriel américain Henry Ford :«Si les gens de cette nation comprenaient notre système bancaire et monétaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin».
Enfin Maurice Allais, “prix Nobel” d’économie, décrivait le processus en ces termes : «Dans son essence, la création de monnaie ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique […] à la création de monnaie par des faux-monnayeurs […]. Concrètement elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents»

Le système est simplement injuste, en de nombreux points. Pour faire simple et utiliser les exemples les plus concrets :

1) aujourd’hui la Banque de France, établissement public qui nous représente tous, peuple français, ne bat plus de monnaie. Seules les banques privées peuvent créer de la monnaie « ex nihilo » = à partir de rien.
C’est triste, à se demander comment le peuple a pu perdre le droit d’éditer la monnaie et s’auto gérer financièrement.

2) L’effet boule de neige. Plus tu gagnes, plus tu gagnes.
Pour montrer de façon un peu exagérée, prenant un placement avec un taux de 10% : en 12 ans, on double son capital en augmentant son rythme de vie de 6% par an!
Evidemment, celui qui n’a pas d’argent ou peu ne pourra pas en profiter autant.

3) En déposant 1000 à la banque, j’autorise ma banque à prêter jusqu’à 10 fois cette somme. Ce privilège de prêter N fois plus que ce qui leur est confié confère aux banques privées et autres institutions de crédit un pouvoir arbitraire sur l’économie : elles ont le choix des clients pour qui elles créent cette monnaie, et elles en tirent tout le bénéfice grâce aux intérêts qu’elles en exigent. Alors qu’elles n’en supportent pas tous les risques parce que les crédits qui sont ainsi ouverts constituent une monnaie privée sans garantie légale, contrairement à la monnaie centrale.
En apparence, ça peut ne pas poser de problèmes, mais si un jour, tout le monde veut récupérer son argent? par manque de confiance, on assiste alors à ce qu’on a vu pour Northern Rock, pour l’Argentine, le Mexique, la Thailande, la Malaisie, le Brésil, la Russie …

4) Aujourd’hui l’Etat français, lorsque les balances sont négatives a besoin d’argent, à qui emprunte-t-il? Aux banques privées, avec des intérêts bien sûr. Donc chacun de nous français, paye les dettes de l’Etat Français, à des organismes privés, français ou non, qui évidemment se font de l’argent sur notre dos. De la même façon, l’Argentine ou le Mexique paye une part de leur impôt pour rembourser les prêts effectués par les organismes financiers tels le club de Paris.
En 2003, en France, ce paiement correspond, accrochez vous, à 12% du budget national, à niveau égal avec la dépense défense nationale, mais supérieur au niveau du budget pour l’emploi et la solidarité. Qui a dit qu’on était endettés? Allez, c’est pas grave, on est tous endettés. Y a qu’à voir les ricains..

5) Les Banques prennent elles des risques? Pas vraiment..
Quand vous signez un prêt, si vous signez un prêt, ils vous demandent une garantie. Ainsi les institutions de crédit de façon générale ont non seulement le pouvoir de créer de l’argent mais elles ont également un droit sur le patrimoine de leurs débiteurs quand ceux-ci sont défaillants.
Sauf clients insolvables donc, la banque est toujours gagnante. D’où la chasse au client qui veut acheter à crédit, payer en 3, 5, 8 10 fois, sans frais, mais avec intérêt.
Dans certains cas, on verra que les banques commerciales revendent leur créance à des banques d’investissement (JP morgan, merryl lynch, bear stearns etc..) Dans certains autres cas on verra que ces banques d’investissement séparent les créances selon leur qualité et les revendent à des investisseurs qui veulent prendre plus ou moins de risques. Dans quelques cas, on verra que les instituts qui certifient la qualité des crédits mettent des bonnes notes pas forcément justifiée. Et alors, si on a tout ça, et que successivement tous les maillons de la chaîne se sont plantés, et de façon plutôt massive, on a l’équivalent du subprime, la crise qui touche les US, et le monde.

6) le XXème siècle.
Géopolitiquement, les USA ont établit les règles monétaires de l’après guerre. Ils ont imposé le dollar pour tout le monde, avec une équivalence en or contrôlée par eux (conférence de bretton woods 44). On a tous financé la guerre du Vietnam. (Exercice pour ce soir : Comme pour le Vietnam, pensez aux guerres du Koweit et de l’Irak et cherchez, l’origine et la raison des US dans cette guerre.)
Quand ils avaient besoin de plus d’argent, ils ont juste lancé la machine à imprimer les biftons, faisant ainsi baisser la valeur générale du dollar, et rendant bien évidemment impossible son équivalence en or. Ce sytème prit fin en 71. Durant toute la guerre froide, nous avons juste suivi les Etats-Unis notre grand sauveur dans leur système, et nous les avons imité dans leur comportement, manger des chewings-gum et porter des jeans à crédit, ils nous ont bien inculqué leur culture, et quelle culture..
Après dans les années 80, on a tout libéralisé, alors que l’Etat contrôlait encore la dette, on a créé le grand marché des capitaux: les actions et les obligations qui permettent d’investir, moyennant un risque de l’argent dans une entreprise, avec une plus ou moins value, on y trouve aussi le marché des produits dérivés et plein d’autres marchés réservés aux experts. Cette révolution permet de faciliter à l’échelle planétaire, des échanges quelques soit leur forme régulés par l’Offre et la Demande.
20 000 milliards de dollars sont ainsi transférés en 2003, alors que le PIB mondial représente 30 000 milliards.
Aujourd’hui, ça ressemble à du Poker online, sauf qu’on ne joue pas avec des cartes en jouant sur des probabilités, on joue sur l’information, la tendance, la confiance, la rumeur. Lorsqu’une annonce dit que le Mexique est trop risqué, que la crise se rapproche, tous les investisseurs retirent leur argent du mexique et le laisse à genoux, face à lui même, idem avec l’Argentine.
Autre élément impressionnant, l’effet de levier : On peut acheter des actions pour une valeur de 1000 en mettant 100 de garantie. Il y a un effet de levier de 10% pour les financiers, ce qui augmente très fortement les multiplications de gains, mais aussi les pertes. (c’est sur ces jeux financiers qu’est nait la taxe tobin qui reverse 10% des gains au social, à l’environnemental etc…)

7) Le capitalisme freine la créativité non rentable.
On cherche la rentabilité, le meilleur produit au meilleur coût. Même si une part va à la Recherche et au développement, on ne peut plus suivre des projets originaux, marginaux, on perd une richesse non considérable qui est la créativité non rentable.

Et pendant que certains jouent au poker avec notre argent, risquant de faire sauter le monde, 850 millions de personnes crèvent de faim. Ils ont arrêté de produire leur nourriture, la mondialisation leur ayant apporté les produits à un meilleur coût (comparez l’agriculteur français + sa politique d’aide européenne face à un paysan en afrique) mais aujourd’hui, suite aux dérèglement climatiques, et à l’augmentation du rapport €/$, ils n’ont plus rien.

On pourrait aussi parler d’une personne sur 5 qui n’a pas accès à l’eau potable.

Le monde, ne peut pas se résumer à l’offre et la demande car nous sommes limités en ressource, car le travail est différent du capital (argent différent de l’humain) et que ce système profitera toujours plus aux riches.

Il paraît évident que vu la complexité de la plupart des processus, de l’histoire de la monnaie, de la création de valeur, des calculs de l’intérêt etc… tout ne peut s’expliquer en un article de blog. C’est d’ailleurs pour ça que les mécanismes étant relativement compliqués, ou nécessitant au moins l’étude de l’économie ou de la finance pour suivre, le contrôle de l’argent reste réservé à une élite.
Ainsi je vous invite à aller lire une explication de la monnaie et de ses origines qui en 53 pages, reprend, détaille et explique les points que j’ai cité au-dessus. De plus vous pourrez trouver ici une autre explication sur en quoi le dollar ne vaut rien.

Dans un prochain numéro, on se fera p’têt le subprime en entier, avec un p’tit bilan joyeux sur la santé de nos amis les ricains.

Ah, et avant de passer à autre chose, je vous remets la phrase de Ford :

«Si les gens de cette nation comprenaient notre système bancaire et monétaire, je crois qu’il y aurait une révolution avant demain matin».

Je suis prêt à me couper une main si quelqu’un me prouve que ce système est juste et égalitaire, qu’il a été décidé par la majorité pour la majorité des habitants de ce monde.

Je suis prêt à me couper les deux mains pour le faire changer.

2 réflexions sur “Un monde parfait

  • 27 avril 2008 à 22 h 47 min
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    Lol,le p’tit cour by picou! Impec en période d’exam X-)

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  • 28 avril 2008 à 18 h 43 min
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    moi aussi j’ai bien envie de le dire; monde de merdepleins de bizous mon frere.ton frere

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