Crise financière, c’est devant ou c’est derrière?

Repris, retrouvé sur le blog d’aureliano :

Le scénario auquel tout le monde tente désespérément de croire est donc le suivant :
La Fed baisse encore un peu les taux et Bernanke brûle un cierge par jour pour que « ça tienne » quelques mois.
Le dollar continue sa dégringolade, mais pas trop vite, histoire de laisser à tous les acteurs le temps de s’adapter.
La faiblesse du dollar, alliée à la vigueur de la croissance mondiale, arrive à doper les exportations US et à leur tenir la tête hors de l’eau…

… jusquà ce que l’inflation refasse surface, que l’économie européenne soit à bout de souffle, etc. Là, remontée des taux, éventuellement violente. Si l’économie US a eu le temps de redémarrer, ça passe. Sinon… c’est ballot.

Voilà. Y a plus qu’à.

Pendant ce temps, on crame des cierges partout pour que :
– les économies émergentes continuent à stocker des dollars qui se déprécient tous les jours
– l’économie européenne arrive à tenir le choc avec un rapport euro/dollar intenable
– il n’y ait pas d’éclatement de la bulle chinoise.
– (et je vous passe al-Qaida, l’Iran, le Pakistan, Chavez, les cyclones, les incendies, etc.)

Pour moi, ça craque sur le premier point. Mais bon, c’est un pari.
Personne, en réalité, n’en sait rien.
Dans mon cas, c’est pas très grave. Mais je vous assure que Bernanke ou Warren Buffet n’en sont pas plus sur.

ça parait incroyable mais tout ça n’est finalement qu’une question de timing.
Si ça se passe doucement, ça peut aller. Si ça s’accélère un tout petit peu trop, tout le monde part en vrille.
et le moindre grain de sable dans le scénario ci-dessus peut faire déraper l’ensemble.

C’était le 13 novembre 2007. Pour l’instant ça suit son cours, beaucoup de cierges s’allument un peu partout. L’oiseau s’est déjà fait un peu déplumé.

Et pour aujourd’hui alors?
Pour savoir où on en est, demandons le point de vue de quelqu’un qui a l’air d’envoyer du bon pâté côté finance, vous pouvez trouver le point de début mai avec plein de jolis graphiques. Tropical Bear, expert de la déflation, blog à suivre (comme aureliano, mais ça j’ai arrêté de le dire).

On retiendra :
PIB encore positif sur le premier trimestre de façon maquillée
Une baisse à venir sur le deuxième trimestre 2008 (maintenant)
Indice des ménages au plus bas depuis 26 ans (=> baisse de la conso à venir)
Ventes de voitures au plus bas depuis 15 ans

En gros, la production et la consommation ralentissent, entraînent les licenciements, le chômage.

Immobilier :

Ventes qui baissent en mars. La tendance depuis avril 2006 est la plus grosse baisse depuis 63 (création des statistiques)
Nouveau record établi à 11 mois pour les stocks (et ça continue)
Les saisies ont augmenté de 112% entre le premier trimestre 2007 et T1 2008
Le tout entraîne une baisse des prix annualisée : 27% sur les 3 derniers mois

En gros, ça vend pas, ça achète pas, ça stock, les prix baissent, la construction va baisser.

Chômage :

Tout va bien, on commence seulement à sombrer. Je vous mets le graph qui vaut le coup d’oeil quand même. (il s’agit des US, évidemment)


Prenez chacun des points sus-citées, et entraînez vous avec quelques amis à lister les effets qu’ils entraînent, les uns après les autres, la réaction en chaîne à tous les niveaux conduisant vers un phénomène  bien connu. (Le mot compte triple que vous trouverez à la fin de votre partie commence par un gros C et finit par un gros E et n’a rien à voir avec l’appareil génital masculin)

On en est là.

Chérie, amène moi trois semi-remorques de cierge s’il te plaît

Une réflexion sur “Crise financière, c’est devant ou c’est derrière?

  • 8 mai 2008 à 5 h 26 min
    Permalien

    Aglietta sors du corps de Zoup’ por favor…..:-)

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

); ga('require', 'linkid'); ga('send', 'pageview');