Le monde des services et de l’immatériel

En relisant mon article appelé « l’avenir de ce monde », j’ai remarqué que je n’abordais absolument pas la partie économie, finance, merdier international, crise etc.. Peut-être d’abord parce qu’elle n’a pas besoin de moi pour se casser la gueule, mais aussi et surtout parce que ce n’est qu’un des outils et toujours pas la cause initiale du problème.

Le problème vient d’une soif illimitée de consommation, avoir plus, en attendant d’identifier ce qu’il nous manque exactement, chacun comble son manque comme il le peut : la luxure, la gourmandise, l’orgueil, l’avarice, la colère, l’envie ou la paresse. Souvent chez les occidentaux, on assimile notre bien-être à un bonheur dans la matière, aussi appelé bien avoir.

Le besoin d’argent n’est donc que la conséquence de la perpétuelle de 1) ce qui ferait mon bonheur, 2) envie et besoin de toujours plus, qui a la plus grosse : une télé, un pc, une maison, un tableau, une voiture, plus grand, plus gros, plus beau.

La production et la matière

La comm, les pubs, la société de consommation, nos trains de vie modernes, notre envie de détails, de gadgets, nos passions pour le nouveau, pour la mode, pour l’innovation, pour le flashy, le pimp et le NEW nous obligent à suivre ces rites pour assumer un bonheur matériel certain.

Pour avoir plus, il faut gagner plus, pour cela : travailler plus, pour travailler plus, il faut pouvoir se défouler et être heureux pendant les maigres heures du week end qu’il vous reste, le pire c’est vous ne pourrez pas complètement profiter de tous les biens, qui restent inutilisés à la maison pendant que vous êtes au boulot. Mais l’essentiel c’est de dire aux autres qu’on les a. Ca fait tellement plaisir de montrer qu’on les a nous, ne serait-ce pas ça le bonheur?

Storyofstuff.com disait que les américains allaient jusqu’à prendre deux jobs pour pouvoir faire plus de shopping. la boucle : boulot, télé, shopping, dodo, boulot, shopping, télé, boulot etc…

Les médias nous martellent l’esprit avec l’obsolecence perçue et conçue qui nous obligent à renouveler régulièrement nos objets, et nous faiblement, on se prend au jeu.

– Quoi t’as pas le dernier IPHONE?
– Il est vieux ton pc!
– tiens je savais pas qu’ils faisaient encore ce modèle…

Quand est-ce qu’on s’arrête de tourner dans ce cycle et qu’on se pose la question : est-ce que tout ça me rend vraiment heureux?

Je vais vous marteller l’esprit et vous dire que la culture et l’éveil vous feront grandir, ils resteront après l’incendie de votre maison, après le crash de votre voiture ou le vol de votre ipod.

Investissez votre temps, votre argent et votre motivation dans ce qui vit et ce qui reste. Ne soyez pas comme le capitalisme, visez le long terme, le durable, l’éphémère est déjà obsolète, voyez loin, soyez visionnaires

Il existe des alternatives au matériel : la plus belle à mes yeux sont ces quelques lettres qui s’enchaînent et forment des mots que vous lisez depuis vos écrans multiples : c’est l’immatériel, le plus cher est forcément l’esprit.

Même si cette phrase ne vaut pas encore la joie que vous procure votre dernier home cinéma, en cherchant un peu sur internet vous trouverez de beaux textes et des histoires qui font plus de frissons dans le dos qu’alien3 et anaconda7 réunis.

Certains disent que le capitalisme ne mourra pas en un jour, mais il peut se faire manger par l’immatériel, car les coûts peuvent être réduits à presque zéro. C’est le cas de linux qui mange microsoft, de firefox qui attaque IE. En 40 ans, en travaillant pour la passion, l’envie et le besoin de trouver une alternative moins cher et plus stable, des millions d’hommes et femmes de par le monde ont pu se connecter et créer un réseau et un système qui aujourd’hui dépasse largement son concurrent. Le levier par l’amour, ça change le monde. C’est en prenant modèle sur leur organisation et leur persévérance que des alternatives, appelées utopies au départ sont envisageables.

 Microsoft est un modèle économique dépassé, ce n’est qu’une question de temps pour que la firme mette les clés sous la porte, se repositionner, se spécialiser, se porter sur un segment précis de marché, c’est tout ce que je leur souhaite et conseille s’ils ne veulent pas pourrir doucement. Leur segment sera celui des internautes fainéants, des riches. Ceux qui préfèrent payer plutôt que de comprendre, ceux qui n’ont pas le temps et qui préfèrent payer le gâteau  au chocolat à chaque fois plutôt que d’en connaître la recette et d’apprendre à le cuisiner.
Certaines personnes donnent la recettes, d’autres l’améliorent sans cesse et la donne à qui veut apprendre à cuisiner.

La valeur ajoutée de demain sera dans les cours de cuisine, et dans l’aide aux nouveaux cuisiniers, pas dans le produit fini vendu sans la recette. Chacun pourra faire sa cuisine, son gateau selon ses goûts, ses envies, sa culture, ses origines, les ingrédients disponibles dans son coin du monde.
C’est ce qu’on appelle les distributions sous linux, il existe de nombreuses variantes de recettes, et il y en a pour tous les goûts, passer à linux c’est bien, choisir vos goûts, le temps est venu.

Arrêtez de vous faire dictez vos goûts, choisissez vous mêmes ce que vous aimez!

Le matériel gardera une place certaine puisqu’il faudra toujours des ingrédients et des ustensils pour la confection du gateau. Mais sa place par rapport à aujourd’hui va diminuer, car nous partagerons nos ustensils et nos installations comme nous partageons déjà nos vélibs.
Je n’aurai pas de cuisine ni de moule car comme la bibliothèque je peux emprunter celui du voisin.

La musique, la culture, la vidéo, la lecture sont maintenant largement dématérialisés, à vous de créer vos structures, commencez petit, et attaquer les grands en faisant tout ce qu’ils n’ont pas fait, tout ce qu’ils ne peuvent plus faire parce qu’ils sont grands.

Le but ici n’est nullement de faire tomber les grands, il est de faire grandir des petits. Les grands subsisteront s’ils savent s’adapter, les petits partent avec des racines saines, et ils savent dès maintenant que s’ils sont trop gourmands, ils se feront pourrir et d’autres petits les remplaceront.

Des objets qui durent :

Voici 5 objets qui me permettent de m’occuper pendant un an :
– une guitare
– un balai
– 3 massues
– une graîne de pommier
– un pc


Où est mon bonheur?

Combien de temps a duré mon dernier téléphone? Combien de temps a survécu mon balladeur mp3?
Pourquoi les ai-je jeté? D’où vient mon insatisfaction? Comment la combler?
Est-ce qu’un concert un parc n’est pas plus sympa qu’une chanson sur mon kit 5.1 tout seul?
Est-ce qu’une ballade à pied dans paris n’est pas plus intéressante qu’une partie de Quake3?
Rencontrer des étrangers et comprendre leur culture n’est-il pas plus percutant que regarder la 5ème saison de Weeds?
Une heure de méditation le matin ne peut-elle remplacer un spliff le soir?
Apprendre à cuisiner avec un copain m’emmerde-t-il plus que manger des pizzas sans champignons?
Prendre une cuite le samedi soir permet-il vraiment de décompresser et recharger les batteries afin de reprendre le travail le lundi serainement?

La morale du film into the wild est que le bonheur existe que s’il n’est partagé, à méditer aussi.. Le matériel peut-il être utiliser par plusieurs personnes à la fois? de façon égale et simultanée? Dois-je en être le propriétaire? L’utilisateur? le responsable?

Aujourd’hui, qu’est ce que je sais faire? Qu’est ce que je sais acheter? Quel est mon savoir? Quel est mon pouvoir? Si demain l’argent ne fonctionne plus, combien de temps je tiendrai tout seul? Que pourrai-je échanger comme savoir, culture et conseils avec les autres? Comment je pourrai aider les autres, comment construire dès aujourd’hui des savoirs que, comme faire du vélo, je n’oublierai jamais?

Si l’électricité cesse demain, que ferai-je de ma télé, de mon micro-onde, de mon frigo et de mon confort quotidien?

Ceux qui sont en haut ne peuvent rien faire d’autre que nous faire croire qu’ils peuvent tout faire.
C’est parce que nous croyons qu’ils peuvent tout faire que nous n’agissons pas.
C’est parce qu’ils savent qu’on croit en eux qu’ils n’agissent pas et se préocuppent de rester en haut.

Le temps où l’on reçoit les consignes du haut est terminé.

Il n’y a que la pluie et les météorites qui tombent du ciel, le reste pousse depuis le sol jusqu’aux étoiles. Le changement n’est pas là haut, il n’est pas là bas, il est dans chacun de nous. C’est nous qui construisons dès aujourd’hui le demain que nous mériterons.

Je m’y mets dès maintenant, rejoignez moi quand vous serez prêts.

Changer le monde, c’est comme la vaisselle, on en fait un peu tous les jours.
(et pour le coup, y a pas mal de vaisselle qui traîne…)

3 réflexions sur “Le monde des services et de l’immatériel

  • 22 octobre 2008 à 13 h 06 min
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    « Est-ce qu’une ballade à pied dans paris n’est pas plus intéressante qu’une partie de Quake3? »
    Un hérérique ! Brûlez-le !! 😉

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  • 12 novembre 2008 à 10 h 32 min
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    J’espère que t’y vas mollo avec ton pépin de pomme tout d’même : ]Si l’courage t’en dis et qu’t’es d’retour sur Paris, la France ou un quelconque endroit proche de pas loin d’chez moi: fais signe!

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  • 30 mars 2009 à 15 h 02 min
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    Un PC n’est pas durable et encore moins par ce qu’il consomme! c’est comme le fer est-il une énergie propre…a+

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