2009 ne peut pas être pire que 2008, on parie?
Pour 2009, si vous aimez la tristesse, le désespoir, la guerre, que dis-je, les guerres, les faillites bancaires, eh bien ça promet.
Eh puis d’abord, le bonheur c’est relatif. Est-ce que le bonheur c’est la crise? la montée du chômage? Le fait que le subprime et le capitalisme souffre? Nous avec? Où est la limite entre le plaisir de voir un système inégal, injuste et complètement obscolète s’effondrer et la douleur des conséquences que ce changement implique et va nous infliger?
Les bonnes nouvelles c’est que Wall Street est mort. et ça, on le dit pas assez. C’est quand même une bonne nouvelle d’avoir explosé un aussi gros casino, c’est pas Mesrine, mais bon. Le nombre de banques, de Madoff, d’arnaques pyramidales, de fond de pension qui se cassent la gueule pour payer tout le vent, la bulle créée, je peux pas vous dire, mais c’est déjà pas mal.
Et c’est qu’un début. Des nationalisations aux USA, en GB, le capitalisme et la main invisible met quand même des sacrés baffes invisibles (c)Francesco pour qui sait lire les magouilles de la FED.
Alors Madame Irma, la crise est derrière nous? Bien sûr, disent les médias. Les fonds de pensions se casseront la gueule en mars dixit LEAP, et puis certains nous parlent même d’une nouvelle monnaie pour remplacer le dollar. Bah oui, parce que les braves chinois, ils commencent à en avoir marre.
La déflation arrive et ça va faire mal. Remember 29? La brouette de marks pour payer ein Brötchen? rigolez pas encore. Quelqu’un se rappelle comment ils sont sortis de 29 les allemands? Es lebe Deutschland. Adolf Hitler? Le mec qui en 33 arrive et parle bien, charme toute la famille et propose une astuce pour relancer l’économie? Allez soyez vigileants, il y en a certains qui parleront bien qui vous feront rêver avec leurs beaux discours. Et puis la situation allant en se dégradant, ça va pas être facile de garder la tête froide. On a déjà eu Lepen au 2nd tour, ça doit pas être bien compliqué de faire pire que Sarko maintenant que la brèche est ouverte. Le meilleur est avenir comme on dit chez nous.
Bon alors : et Obama? bah c’est bien, il faut bien un peu d’espoir. Effectivement, on va voir ce qu’il fait, parce qu’avec le pays le plus endetté de l’histoire de l’économie, le taux de chômage en flèche, l’éclatement des 50 000 milliards de dollars de CDS, on peut imaginer que ça va être joli. Je félicite Bush, Greenspan, Bernanke, Paulson de tout mon coeur et le remercie solenellement d’avoir nettoyé avant de partir.
Putain, si de penser à ces types là c’est pas un formidable moteur pour faire mieux, je sais pas ce qu’il vous faut.
Alors forcément, quand j’entends un type à l’école qui me dit qu’il veut créer un fond de pension, je me dis qu’il a tout capté. Quand je vois un drapeau américain, et que je me dis qu’on les prend encore pour notre modèle, je me dis qu’on se fout un bon doigt dans l’oeil et que Spiderman et Soldat Ryan, bah C’EST FINI! Faut arrêter là, on commence vraiment à se faire du mal. Dans le même temps, certains font des comparaisons entre la chute de l’empire US et la Russie. Le taux de chômage, GM, Ford, l’économie du crédit, Wall Street, quand tout ça, + l’immobilier + le bâtiment se cassent la gueule en même temps aux USA, qu’on nationalise la pompe à crédit, ça condamne le gouvernement à s’endetter bonbon. Et y a un moment, on se demande comment on peut envisager qu’un jour ils remboursent. M’enfin bon, faut arrêter d’être négatif comme ça, paraît qu’ils ont commencé à apprendre à épargner. Le mot qui doit même pas être traduit en ricain. E-PAR-GNER. bref.
J’écrivais il y a déjà un moment l’histoire du colosse aux pieds de sable. Question de temps pour que comme une Madoff, la population se rendent compte de l’arnaque. Jouez à celui qui mettra le plus de temps avec vos potes, le dernier qui a compris aura le bonnet d’âne. J’ai vraiment hâte de me faire mon badge I love wall street.
Mes potes me soutiennent que je suis con, et que si ça allait vraiment se péter la gueule, ils en parleraient. La différence entre eux et moi, c’est qu’eux regardent les médias.
Bon, après l’économie, passons à la météo. Quel temps fera-t-il demain?
La bonne nouvelle c’est qu’avec le réchauffement climatique, on va tous vraiment avoir chaud. Pas forcément le soleil, mais ça va chauffer chérie. Et puis pour les surfeurs on peut compter sur quelques tsunamis, disons, hum deux tremblements de terre, 5 cyclones cette année, je parie sur 3 plates formes pétrolières dans le golfe du mexique. P’têtre que ça va raser un peu Cancun, ça permettra de relancer l’économie derrière allez, positivons..
Pour ce qui est des tornades, je suis pas expert. On peut espérer deux réveils de volcan aussi, et puis pourquoi pas enfin notre tant attendu faille de San Andreas à côté de San Francisco. Enfin bon, qui sait ce que Gaïa nous réserve. On ne sait pas de quel bois elle se chauffe, mais on sait bien avec quel pétrole on la chauffe en tout cas.
Eh oui.
Constats
1) on est de plus en plus
2) on consomme de plus en plus
3) on est de plus en plus à être de plus en plus
4) on est de plus en plus à consommer de plus en plus
5) on montre un modèle stupide et hyper-over-méga-trop consommateur aux autres qui rêvent de mtv, de pimp my ride et de voitures polluantes et peu écologiques
Exercice pour ce soir :
En anglais sur youtube, vidéo sur la croissance exponentielle .Le monde est bien fait, il y a même la traduction ici
Allez jeter un oeil à l’équation de Kaya sur wikipedia ou sur manicore.
Faites vous une idée et dites moi si vous aimez les croissances exponentielles..
moralité : on fonce droit dans le mur.
Une bonne conférence avec les slides de Jean-Marc Jancovici pour y voir plus clair. Le crash course, un autre classique, en anglais.
La bonne nouvelle : il y en a pas, mais c’est déjà bien de le savoir et d’en être conscient. Au moins vous serez pas déçu de le savoir plus tard!
Allez, la bonne nouvelle, c’est qu’on est encore là, et que tous les jours à la télé, sur chaque chaîne que vous regardez, vous avez les guignols, que dans les journaux, on vous sert la même soupe de conneries, sport, variété, diverses chiures en pack pour vous occuper, un p’tit horoscope pour la route, et un programme minceur.
Ca ira mieux demain comme on dit.
Après ça pas étonnant que la radio passe du beattles et des années disco et que les jeunes se shootent à l’alcool et aux drogues dans des soirées sans fin. On a du mal à se projeter en 2050 sans penser que ça ressemblera à 0050.
Alors la solution messieurs dames, elle existe. D’abord c’est l’heure de se documenter, encore et toujours et puis l’action. Regardez autour de vous, ça bouge, ça change. Ca va vite, pas assez vite, mais ça bouge déjà. Il y a un raz de marée sous-terrain des pensées et des croyances dont personne ne soupçonne encore l’étendue et la profondeur. Notre société change et une brèche s’ouvre, laissant place à l’action innovante, aux défis. Attention juste que ce ne soit pas la même brêche qui laissera passer les potes de Sarko et le Nouvel Ordre Mondial dont rêvent les Attali & co.
Le bilan personnel carbone, on regarde, on se prend en main. On fait l’effort, on diminue ses émissions, on se rapproche du seuil raisonnable par habitant, on peut aller faire le forcing civique, citoyen pour qu’on taxe enfin ce putain de carbone. Excusez moi la grossièreté, mais en temps de crise, quand ça pue la merde du subprime, autant en profiter pour laver notre lingue et faire d’une pierre deux coups, vu que tout est lié. Ca permettra de pas avoir à refaire une crise dans 3 ans.
Scénarios de rêve:
Les vieux et les milliardaires sortent leur retraite par capitalisation et décident d’investir dans le renouvelable, dans le durable, l’écolo. Il paraît qu’il faudrait 800 milliards de dollars pour arrêter d’ici 10 ans la faim dans le monde, la pauvreté, l’accès à l’eau, apporter l’éducation et la santé à tous ceux qui n’y ont pas accès. Quand on sait qu’on est déjà dans les 2 000 milliards de dollars de perte sur le subprime, ça réjouit. Un peu partout naissent des monnaies locales et régionales en complément des monnaies internationales trouées. On retombe sur le local, la consommation locale, authentique, les supermarchés, les multinationales retournent à l’âge de concept. L’époque où le monde ressemble à un Monopoly ou chaque entreprise est susceptible d’acheter, de fusionner ou de se faire bouffer par plus grand qu’elle est révolue. Le temps où 3 opérateurs téléphoniques se partagent un monopole en fixant des prix défiant toute stupidité trouve une fin. Les années où on paye 30€ pour internet illimité alors que les coûts réels doivent approcher les 5€/mois appartiennent alors au passé.
L’individu revient au centre de la société, et non le capital. Nous sommes des créatifs, on reconnaît la valeur travail de notre cerveau, et non de notre porte monnaie. La société de la connaissance où l’on échange des savoirs peut enfin trouver sa place. Travailler moins pour gagner plus, c’est fini.
On augmente le prix du pétrole de 300 dollar au litre, afin qu’on paye enfin cette énergie au prix fort. Et puis avec l’argent, eh bien on boit du champagne avec la bourgeoisie, et c’est beau.
Bon, comme la bourgeoisie qui boit du champagne, ça fait pas assez glamour ou annonciateur d’avenir radieux, je vais vous dire la bonne nouvelle.
La bonne nouvelle c’est que YES WE CAN. On a un défi -j’ai déjà l’impression d’être dans un film ricain rien que d’écrire ça- jamais vu à l’échelle humaine. On est face à de multiples crises liées et interdépendantes. C’est la plus belle équation, le plus beau challenge, le plus bel enemi qu’on puisse être donnés d’affronter : nous même. La réponse est dans le coeur des hommes. Notre capacité à comprendre le problème, à y trouver les réponses, et à s’adapter. Il faudra être plus rapide que la mutation positive.
De se dire que d’ici 120 ans, tous les hommes vivants à la surface de cette planète seront morts, nous rappelle à quel point nous sommes éphémères. C’est ce que cette population éphémère aura décidé à un moment précis de faire de la Terre qui fera qu’on se rappellera plus tard de nous comme la génération la plus égoïste de l’histoire de l’humanité, ou, au contraire, celle qui a su relever le défi.
Nous sommes aujourd’hui dans un tout petit bateau, ou un gros bateau plutôt. Un gros bateau, très lent, dur à manipuler, mais si on arrive à se coordonner, à s’y mettre tous ensemble, ce bateau peut trouver un bon cap. A l’heure actuelle, ce bateau me fait penser au Titanic, à cela près qu’il serait difficile de trouver un iceberg dans l’hémisphère nord vu qu’on en a déjà grillé une bonne partie.
Un gros Titanic donc. Riches et pauvres, noirs et blancs, gays et hétéros, vieux et jeunes, religieux et athés, on est tous liés par le même destin, le même problème, qui trouve la même origine : notre soif de pétrole.
Le pétrole était à la base pas forcément mauvais, on s’est juste rués dessus comme ils disent. Résultats 150 ans plus tard on a déjà pété la moitié des réserves, le truc qui avait mis des millions d’années à se crééer. Comme un poisson rouge boufferait toute sa réserve, comme le chat avalerait toutes ses croquettes pour les vacances sans penser au lendemain, l’Homme a juste pompé tel un Shadok négligeant tous les effets annexes sur la Nature.
Alors oui, on peut changer ça, mais il faut d’abord comprendre que c’est notre priorité numéro UN. A côté, la construction de crèches, d’autoroutes, d’écoles, le rétablissement du système financier, la faim dans le monde, la sécu sociale, le travailler plus pour gagner plus, Gaza, les espèces en extinctions, la dette des US, ce sont des détails. On est déjà dans les scénarios les plus rouge du club de rome (1972), alors c’est MAINTENANT.
Pour finir sur une note d’espoir, et pour vous soutenir que tout ça, ce n’est pas du pipo maléfique, une interprétation que j’adore de la flûte enchantée. La prochaine fois, ça vous fera p’têt plaisir que je poste pas, finalement.