Le rythme du changement & le respect de soi

Si je fais la liste de toutes les choses que j’aimerai changer pour accorder la philosophie, la parole avec l’acte, j’ai l’impression d’avoir une liste de devoirs plus longue qu’une queue à la poste.

Le devoir de changer

Il y a tout ce que tout le monde critique et dont mes recherches m’ont montré que je ne souhaitais, idéalement plus soutenir.

L’écologie et le développement durable: Les ampoules, les poubelles, le recyclage, le chauffage, la lumière, le vélo, le métro, la consommation locale, la consommation de viande.

La philosophie libre: Développer, utiliser, soutenir, prêcher, les idées libristes.

La neutralité du net: Défendre la neutralité du net, encourager, développer les idées et soutenir la Quadrature du Net.

La diversité de la presse: Diversifier mes lectures, encourager et remercier ceux qui m’apportent quelque chose

Le monde de la consommation: Consommer moins, éviter les achats impulsifs, les conneries, la consommation ostentatoire.

Le capitalisme: placer mon argent à la NEF.

La globalisation: Consommer local, préférer le commerce équitable, éviter les marques qui sous-traitent dans des sweatshops.

La santé: Manger végétarien, préférer le bio, faire de la marche, faire du sport

La fraternité: donner à celui qui me tend la main

Le travail: avoir une occupation rémunérée en accord avec mes valeurs

Le devoir de - courbée par le poids de la tâche

Idéalement, sur le papier, voilà à peu près la liste des actes que j’aimerai aligner avec ce que pense mon cerveau. La raison est simple: selon mes convictions et mes recherches, chaque alternative est plus pure, plus respectueuse de la terre et de l’humain que le modèle actuel. Si cette liste est vue comme une liste de devoirs, alors je peux oublier tout de suite. Je ne changerai pas parce que je le dois.

L’envie de changer

Avoir envie de changer, rien que la formulation fait toute la différence. L’envie n’est pas illimitée, elle vient avec le temps et il y a une notion de force qui part de mon coeur qui me pousse vers l’avant. Dans le devoir c’est une force qui s’écrase sur mon dos et m’écrase au sol.

J’ai envie de changer me permet de me redresser et de dire ce que j’ai envie de changer et pourquoi. Les limites étant généralement ce que chacun se fixe, toute cette liste est complètement réalisable, les questions importantes sont celles du rythme et du sens: Pourquoi je le fais? et à quelle vitesse?

Si j’essaye de tout faire d’un coup, alors je peux être certain que mon corps, mon cerveau, mes habitudes vont péter au bout d’un moment. Je le sais pour l’avoir testé. Aujourd’hui, je choisis donc d’y aller doucement, pas à pas, mais avec entrain et détermination. D’un autre côté, la question du pourquoi? Si je le fais pour aligner les paroles à l’acte, je me mens partiellement. Ce n’est pas la seule raison pour laquelle je le fais. Se poser la question du pourquoi permet d’aller chercher au fond de soi les raisons de l’insatisfaction.

Le respect de soi, des autres

Dans ces changements violents que j’ai voulu m’imposer, j’ai parfois oublié de me respecter et de respecter les autres. Monumentale erreur.

Aujourd’hui, j’ai encore envie de changer, d’évoluer, d’aligner mes paroles et mes actes, ce qui me choque à l’extérieur et que je souhaiterai mettre en place à l’intérieur. La différence, c’est que j’ai appris que le changement ne servait à rien si c’était pour me faire violence. S’il est guidé par le mental et des volontés d’enfants « je veux » alors je me planterai à chaque fois. Se planter, c’est l’expérience et c’est apprendre, c’est comme ça qu’on avance donc ce n’est pas grave, mais j’essaye d’apprendre de mes erreurs.

Il y a cette citation que j’ai mise sur twitter qui a été prononcé par un des anciens de l’istec lors de ma cérémonie de remise des diplômes, de Marc Aurèle qui reprend bien l’idée:

Que le courage me soit donné d’accepter ce que je ne peux pas changer, la force de changer ce qui peut l’être et la sagesse de distinguer l’un de l’autre.

Elle est certes valable pour le monde extérieur, mais elle fonctionne aussi pour le temple intérieur qu’est mon corps. Donc du respect et de la patience, envers moi, et envers les autres. C’est souvent mon intolérance qui fait que j’aimerai changer tout ça, montrer l’exemple, faire une différence et me sentir mieux d’aligner paroles et actions. Le respect envers moi-même c’est d’accepter la réalité et l’état des choses. C’est aussi l’humilité et l’honnêteté de dire que je suis en chemin mais que je  ne peux pas me changer complètement en un clin d’oeil. Cette liste a du sens est elle est importante mais allons-y pas à pas. Accepte d’être qui tu es. Accepte les choses telles qu’elles sont.

Le respect envers les autres c’est d’accepter qu’ils sont tels qu’ils sont et de ne pas vouloir les changer. Chacun est déjà en chemin, et il n’y en a pas un qui soit plus en avance, nous utilisons juste des chemins différents.

Ca ne m’empêche pas de continuer d’avoir envie de changer, mais ça change tout dans l’origine du changement et la façon de le faire.

L’essentiel est de prendre le temps d’écouter la voix au fond de moi pour savoir si ce que je fais est juste.

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