Travail qui relie – poèmes naturels
Redevenir terrestre : stage de Travail Qui Relie entre Hommes du 29 juin au 3 juillet 2018 à Vielsalm en Belgique organisé par Terr’eveille.
Intention : Accompagner la fin d’un monde qui meurt et être les sages hommes d’un monde qui naît
Jour 1 : S’ancrer dans la gratitude
Je voulais vous conter,
Je voulais vous dire,
Je voulais raconter,
Au lieu de juste écrire,
Ce qu’en moi j’ai vu,
Et auquel j’avoue, j’ai cru
J’ai vu l’Humanité
Debout et solide,
J’ai vu mes frères forts et faillibles.
J’ai vu le Vivant luttant résistant
J’ai vu le Vivant rayonnant s’exprimant.
J’ai vu les humains nus et perdus,
J’ai vu les humains pour parts déchus.
Je les ai vus se relier par milliers
Je les ai vu s’agiter et aussi se compter
Je les ai vu beaux et costauds
Je les ai vus agir sans jamais faiblir.
Avec le papillon avec le héron
Avec l’être et le boulot à fond
Soutenus par millions
Soutenus par les monts
Avec les torrents et les nuages dansants
Avec les lombrics et tous les rampants
Avec les pierres, les minéraux et tous les cristaux
Avec les herbes, les feuilles et tous les rameaux
Sagement et gaiement ils se mirent en chemin,
Un par un, se tenant par la main.
Unis et reliés ils virent l’avènement
D’un monde doux et clément
Patiemment et sûrement, ils construisirent le changement
Pas à pas, en y allant
Ils imaginèrent un demain
Un demain magnifique et un brin idyllique.
un demain réjouissant relié au Vivant.
Sans savoir pourquoi ni comment
Ils se confièrent au changement
Guidés d’en haut et d’en bas
Ils marchèrent lentement.
Ralentir ralentir et encore ralentir
pour entendre le cœur retentir
des millions de vivants
et des humains errants.
Ralentir ralentir et encore ralentir
pour entendre le cœur retentir
de la Terre Mère et du Ciel Père
et de tous mes frères.
Si c’était à refaire, si c’était à remettre
Nul doute que chacun saurait faire
Et que tous voudraient s’y mettre
A construire ce changement dans les cœurs
En conscience en douceur.
Alors dores et déjà,
Merci à chacun
Et merci à toi
Car le changement est déjà là,
C’est ça d’être Vivant !
Jour 2 : Honorer sa peine
Si je prends ma plume
Pour t’écrire un mot,
C’est que je n’ai plus d’ailes
Pour voler si haut.
Je suis le héron, je suis le hérisson,
Je suis l’éléphant et le goëland,
Je suis le tigre et le cochon d’inde,
Je suis le lapin et le vieux marsouin
Je suis le morse et la vieille écorce
Je suis le raton et tous les chatons.
Je suis le dauphin, jeune et joueur
Je suis la mouette blanche ou de couleur
Je suis le saule et je suis l’être
Je suis l’érable et l’arbre maître
Je suis le saumon, je suis la mousse
A me pêcher, tu penses te la couler douce
Si aujourd’hui nous t’écrivons,
C‘est qu’il est temps pour nous d’alarmement.
Nous te regardons, nous t’observons
Et pourtant nous ne te comprenons.
Comment peux-tu détruire, casser, chasser,
voler violer, polluer et enfouir ?
Comment peux-tu jeter, briser arracher et polir ?
Comment peux-tu entacher, contaminer assécher et rôtir ?
Comment peux tu feindre, faire semblant et t’enfuir lâchement?
Depuis des siècles déjà, nous te voyons te regardons
Mais récemment, c’est le cas, t’as cassé ta tirelire.
Toi qui croyait t’enrichir et devenir puissant
T’as vidé les sols, les lacs et les océans.
Toi qui voulait devenir beau et très élégant
T’as tué nos maris, nos femmes nos enfants.
Pour ta quête effrénée de progrès, de succès
T’as pillé nos maisons, nos rivières, nos vergers
Tu voulais être le Roi, tu voulais être le King,
C’est fini t’as gagné nous on sort de ce ring.
Alors cher humain, toi qui marche sur notre Terre
Sois gentils, sois sympa et redescend sur Terre.
Si jamais t’as le temps, si jamais t’as l’envie
Ecoute bien et dis moi,
Ce qu’au fond il y a pour Toi ?
Car l’Histoire que tu écris, la fable que tu te contes.
Nous elle nous saoule et nous couvre de honte.
Elle nous frappe, elle nous tue, elle nous exténue.
Un par un c’est certain bientôt on n’sera plus.
Alors en ce jour et pour toujours,
Nous te demandons calmement,
Mais sans détournement.
Peux-tu arrêter ta course d’acharnés
Pour te reconnecter à qui tu es ?
Peux-tu ralentir ton traineau
pour recevoir tous nos cadeaux
Peux-tu arrêter ton exploration
pour qu’enfin nous respirions ?
Peux-tu calmer ton cerveau
pour cesser tous tes maux ?
Peux-tu taire ton mental,
pour voir cqu’y va mal ?
Peux-tu entendre nos cris désespérés ?
Peux-tu voir nos vies déchirées ?
Peux-tu regarder nos habitats souillés ?
Peux-tu toucher notre grand malheur
et enfin sentir notre gigantesque peur ?
Que ta connerie d’aujourd’hui composte déjà pour demain
Que tes errements d’hier n’aient pas servir à rien.
Alors une dernière fois nous te demandons simplement
Arrête tes conneries et vis simplememnt
Débranche la prise et r’connecte toi au Vivant
Nous s’rons là c’est certain, nous t’accueillerons toujours
Mais grouille toi sérieusement
car on a plus trop l’Temps !
On te le dit sincèrement
on te le dit vraiment
de la part de nous tous,
Les 4 éléments.
Jour 3 : Changer de regard
J’ai vu le cerf, l’aigle et le loup errant.
J’ai vu la girafe, le bison et tous ses parents.
Après avoir crié, pleuré, honoré vraiment
J’ai ouvert mes yeux, mes sens à tous les vivants.
Si la forêt de mille bois m’a accueilli
Je mesure gaiement à quel point, j’ai guéri
Ouvrir les yeux à ce qui était là
Sous mes pieds sous mon poids à 2 ou 3 pas
L’immensité de ceux qui ne disent
La générosité de ceux qui me guident.
Dans la mare, la prairie, la clairière autour
La bruyère, les myrtilles et le cab violet.
Le poisson, le brochet, la petite araignée.
Les moustiques, les taons et la tique qui s’accroche.
J’ai pu les voir, j’ai pu les entendre, à eux me relier.
Les douglass géants, les gardiens des temps.
Changer de perception pour retrouver,
Au fond de moi, ma panthère blessée.
Mon sauvage, mon bestial, cette vieille bête qui rale.
Mon animal oublié et tant refoulé
qui s’excite qui s’agace de ne pas être aimé.
Alors riche de cette rencontre en moi vraiment,
Je retrouve ma nature et tous les éléments
Relevé, reparti, je repars aguéri
pour ici, à jamais, retrouver mes amis.