Monnaies fondantes, pour quoi faire?

Il y a plusieurs fonctions dans la monnaie : unité de compte, réserve de valeur et moyen d’échange. Ces fonctions sont parfois contraires… la réserve de valeur a attrait à ce qui relève de la propriété privée alors que le moyen d’échange est plus une fonction publique..

Donc si j’épargne et garde toute la monnaie chez moi pour le futur, je peux en priver les autres pour réaliser leurs échanges. C’est ce que l’on observe à l’échelle mondiale où l’argent est ultra concentré dans certaines zones et complètement absent à d’autres endroits.

Le capitalisme avec l’intérêt valorise la thésaurisation : le fait d’épargner et d’accumuler. 100 deviendront 104 à la fin de l’année.
La fonte (développée par Silvio Gesell) mais qui existait déjà au moyen âge (monnaie de Surestarie) et en Egypte ancienne permet de diminuer la valeur de la monnaie avec le temps (comme le font les biens naturels périssables) et donc d’encourager la circulation. Pour cela voir le très bon livre de Bernard Lietaer : Au coeur de la monnaie aux éditions Yves Michel. Pour voir la conférence entière, c’est juste en-dessous :

Au cœur de la monnaie – Bernard Lietaer from UNIVERSITE INTEGRALE on Vimeo.

 

La monnaie est un outil. En fonction des besoins et de ce que l’on veut créer : accumulation et/ou circulation on peut choisir l’un ou l’autre des paramètres. Bernard Lietaer parle de monnaies Yin et monnaies Yang en disant qu’il faut les deux, que ce sont des fonctions différentes et complémentaires.

La fonte est souvent mise en place dans les monnaies locales pour stimuler sa circulation (par opposition à l’euro qui encourage l’accumulation), cela contrebalance les effets et nous apprend à penser et nous comporter différemment. La richesse se créée en fonction de la vitesse de circulation de la monnaie. En permettant à la monnaie de circuler plus vite (via la fonte) on accroît donc les échanges.

Les échanges sont différents de la consommation. Un échange de savoir, de connaissance ne consomme pas de ressources naturelles et fait du bien à tout le monde!

Pour finir, je dirai qu’il faut faire attention aux limites que nous avons pu observer au niveau global : surconsommation, croissance à tout prix, et ce que nous essayons de développer à petite échelle dans des petits réseaux : créer des échanges.

Donc des échanges locaux et intelligents sont importants et ne sont pas forcément de la surconsommation. Après c’est comme l’énergie renouvelable, cela ne nous empêche pas de bien regarder ce que l’on consomme et pourquoi on le consomme 😉

En lien, l’interview (en espagnol) de la fille de Silvio Gesell qui a étudié son oeuvre

SONJA TOMYS en OCCIDENTE: TESTIMONIOS, VISIONES y UTOPÍA (entrevista completa) from bioecon tv on Vimeo.

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